FRANÇOIS JONCOUR
Sonars Tapes vous transporte dans un univers marin où un véritable chorus de sons s’agite : les vagues, la pluie, les frottements d’antennes des crustacés, le mouvement de l’eau mais aussi les moteurs de bateaux, l’empreinte de l’homme et les crissements d’icebergs qui témoignent d’une catastrophe écologique en cours. Pour donner un écho à ces recherches sonores et sous-marines, le laboratoire BeBEST* du CNRS a eu l’idée de faire appel à des artistes, donnant ainsi naissance au projet SONARS en 2018. Une résidence au long cours, jalonnée de rencontres, de créations et de voyages.
Durant des semaines, François Joncour a observé et interrogé les scientifiques sur leurs pratiques professionnelles, leurs pensées et leurs goûts musicaux. De ces rencontres sont nés des « portraits sonores ». Chaque morceau est une porte ouverte sur une personnalité, une esthétique, associées à des sons capturés par des hydrophones, de l’océan Arctique à la rade de Brest. Au cœur de ces portraits, les instruments acoustiques et électroniques rentrent en collision avec le son de la banquise qui se déchire, celui d’une langouste qui communique ou, encore, le son d’un morse en plein festin… Ces compositions cherchent alors à créer une harmonie nouvelle entre un réel tragique – celui d’un monde qui se défait sous nos oreilles- et les mélopées que ce réel suggère.
Sur scène, ces morceaux sont portés en trio, avec François Joncour aux machines et à la guitare rejoint par le violon sonique de Mirabelle Gilis (Miossec, Les Amirales) et la batterie métronomique et expressive de Bertrand James (Totorro, La Battue).
LA COQUILLE SAINT-JACQUES, SENTINELLE DE L’OCÉAN
Elle est belle et savoureuse, « un coffre-fort de nacre, l’espace compris entre nos mains jointes, l’une légèrement bombée. » Depuis son apparition il y a 25 millions d’années en Europe sur la côte Atlantique, la coquille n’a cessé de fasciner les hommes. Utilisée dans l’Antiquité comme une parure, puis comme symbole religieux et artistique, cet animal est devenu un outil scientifique, un modèle mathématique, une archive environnementale, une sentinelle des évolutions passées et présentes du milieu marin et plus largement du réchauffement climatique, grâce aux recherches les plus récentes, menées notamment par Laurent Chauvaud.
Laurent Chauvaud est directeur de Recherche au CNRS, à l’Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM), à Brest. Écologiste marin, plongeur scientifique, se passionne pour la coquille Saint- Jacques depuis 30 ans. Il en parle savamment et avec poésie !