À chaque temps fort de La Nouvelle Vague, une identité dédiée. Pour créer l’univers visuel de nos différents festivals, nous faisons régulièrement appel à des artistes et graphistes. Zoom sur notre collaboration avec Simon Bournel Bosson pour la 1ère et la 3e édition de Baisers Volés.
Peux-tu te présenter ?
Je suis directeur artistique et illustrateur à Paris. J’ai fait un DSAA graphisme à Lyon puis j’ai été directeur artistique pour le magazine et l’agence Kiblind pendant pas mal de temps. Aujourd’hui je suis en indépendant. Je réalise des identités visuelles, du storyboard, je fais des reportages dessinés et de nombreuses illustrations. Mes clients sont assez variés. J’ai travaillé notamment pour Arte, Society, Google, le Quai Branly, Lancôme, Universal music, ou très récemment pour Ubisoft.
Comment as-tu élaboré l’affiche de Baisers Volés #3 ?
L’idée c’était de faire clairement référence au cinéma de la Nouvelle Vague. Je voulais extraire une image forte et iconique pour la dé-contextualiser du film. Ici, celle de la fuite d’Anna Karina avec Jean-Paul Belmondo dans « Pierrot le Fou » et d’en garder ainsi l’esprit de liberté et d’aventure. Une sorte de fuite ou de départ vers un territoire festif.
Quelles sont tes techniques de travail ?
Je travaille en numérique essentiellement aujourd’hui. Avec la tablette il y a une rapidité d’exécution qui est vraiment folle ! C’est un outil génial pour explorer, se tromper, recommencer… Après j’aime toujours dessiner dans mes carnets avec mon feutre, mais ça reste un plaisir pour les vacances en sirotant un petit pastis.
Tes sources d’inspiration ?
Je puise mon inspiration dans la BD américaine – Daniel Clowes, Charles Burns ou encore Saul Steinberg -, dans la simplicité du trait pour délivrer un message ou une idée forte. Pour le reste j’ai, comme tous les graphistes, un peu les mêmes maîtres à penser comme Saul Bass ou Milton Glaser. Comme mon travail tourne essentiellement autour de la mise en scène des images, je m’inspire beaucoup du cinéma de Kubrick, des frères Cohen, Paul Thomas Anderson ou James Gray.
Peux-tu citer quelques-unes de tes références ?
Cette année j’ai réalisé l’identité de l’artiste Majuscule signé chez Allo Floride, l’affiche du festival Europavox 2020, la DA de Grand Bonheur, maison de musiques coopératives, à Marseille, quelques illustrations pour le label Microqlima. Et bien sûr l’affiche de Baisers Volés ! Ma référence la plus marquante c’est sûrement ma toute première collaboration dans la musique, lorsque j’ai réalisé un petit clip animé pour Cassius et Ed Banger, « Ibifornia-Myd Remix ».
Je m’inspire beaucoup du cinéma de Kubrick, des frères Cohen, Paul Thomas Anderson ou James Gray.
Pour quel·le·s événement / lieu / occasion / pochette d’album… rêverais-tu de te voir confier l’identité visuelle ?
Ce n’est pas vraiment mon univers, mais j’aimerais beaucoup faire l’affiche du Hellfest ! L’esthétique autour du festival est hyper riche, ce serait vraiment intéressant de jouer avec ses codes. Quant à une pochette, je verrais bien un truc impossible du genre un énième best of des Bee Gees. J’aime beaucoup les Bee Gees !
Quelles sont tes actualités ?
Avec le journaliste Maxime Gueugneau, je travaille sur un reportage dessiné hybride intitulé « AZUR » : portraits de villes du littoral méditerranéen qui révèlent une certaine marginalité ignorée et éclipsée derrière le tourisme de masse que l’on connait tous. On a essayé de faire aussi bien que Bernard de la Villardière et ses « Enquêtes exclusives » mais ce n’est pas évident de rivaliser… Le livre sortira en octobre aux éditions Kiblind.